C'est dans ce projet de restauration que s'inscrit le suivi du comportement migratoire du brochet depuis décembre 2017, afin de déterminer le déplacement des brochets au sein du fleuve Somme et d’identifier l’attractivité des sites de reproduction que sont les annexes hydrauliques. Cette étude doit donc permettre de déterminer les critères influençant le comportement migratoire du brochet lors de sa quête de frayère, d’identifier des sites préférentiels ainsi que les mouvements intra-frayères. De plus, ce projet a pour objectif de confirmer (ou infirmer) la fonctionnalité des sites aménagés et notamment de la frayère du marais de Tirancourt dès la première année post-travaux. 
La seconde phase du suivi vise à étudier le comportement migratoire des géniteurs en période hivernale à l'aide de la télémétrie.

Suivi radiopistage
Ce suivi est réalisé de manière active et se déroule sur une demi-journée. Un technicien de la Fédération parcourt ainsi entre une fois et trois fois par semaine (en fonction de la période de migration) l’ensemble du bief entre Ailly sur Somme et Picquigny afin de localiser précisément les individus marqués avec les radio-émetteurs lors de chaque suivi.

La prospection doit être réalisée lentement afin de bien identifier la localisation les brochets.
Le dispositif est composé d’une antenne, d’un émetteur-récepteur ainsi que d’une tablette avec un logiciel spécifique au suivi radiopistage. Ce logiciel permet de transformer les émissions de fréquences reçus par l’antenne faisant office de récepteur afin de déterminer l’individus détecté.

Portail RFID
Ce dispositif permet de connaitre la migration des individus et l’attrait de la frayère. Par le biais d’antenne positionnée stratégiquement, cet aménagement permet d’obtenir en continu des informations sur la présence d’un individu à proximité d’une des antennes quel que soit la période de la journée. Ce suivi débute vers décembre avant le début des premières migrations de reproduction et se termine après le ressuyage complet du marais à savoir vers juillet.
Le rayon de détection est d’environ 60cm par rapport à l’antenne. Ainsi, par le biais des puces RFID implantés dans les individus marqués, un poisson se trouvant dans le rayon de détection sera détecté de manière passive. Il faut ensuite aller sur site pour télécharger les données.
Depuis 2019, deux portails RFID sont venu complétés ceux déjà existant, afin de mieux visualiser les déplacements des individus :
Au niveau de l’exutoire du marais des Grandes Aiguilles afin d’obtenir des données sur l’attrait de cette annexe hydraulique
Au niveau d’une connexion hydraulique menant à plusieurs annexes dans Ailly sur Somme 
De plus, une deuxième antenne a été installée sur le portail RFID à l’intérieur de la frayère de Tirancourt afin vérifier l’occupation de la frayère par les brochets. L’installation est composée d’une antenne et d’une source d’alimentation en énergie. Au vu de la géographie des sites, il a été décidé d’alimenter ce dispositif via deux batteries. Celles-ci doivent être remplacées quotidiennement afin de maintenir une bonne détection des émetteurs.

Afin de compléter le suivi, de multiples paramètres physico-chimiques sont mesurés (température, vitesse du courant, hauteur d’eau, pH, etc) au sein du fleuve Somme afin de définir les facteurs influençant le comportement migratoire du brochet. Ces paramètres sont relevés au niveau des deux connexions majeures qui mènent vers des sites de reproduction potentiels à savoir le marais de Tirancourt et le marais des Grandes aiguilles.